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Collectioneuse d'instants parfaits
1 décembre 2008

Grott-esque

Je glisse, je glisse, à l’intérieur. Au dehors aussi, il faut croire, on ne me rattache à rien, à personne. C’est à peine si je parviens a me maintenir entière. C’est froid, poli, usé par le temps, par l’eau. L’eau des pluies, les pluies qu’il tombe sans arrêt, par ici. Les pluies qui s’déversent en torrents, du haut des montagnes, qui serpentent le long de ma colonne vertébrale, qui roulent entre mes fesses, qui s’écrasent au sol dans un fracas pour moi seul insupportable. Je sens les gouttes, qui coulent, froides, lentes, qui roulent, sur ma nuque, sur mon dos. Je les sens hésiter, tendre, pendre, arriver entre mes deux jambes. Choisir la chute, le décollement, lent, long, insoutenable. La chute en silence, et l’écrasement, le rebond sur le sol, l’implacable mort. Pourquoi pleure t il dans mon dos nu ?

Je me sens morte, ou plutôt, sans vie, comme une pierre, une grotte. Quelque chose qui a toujours été la, et qui sera encore la, égal ou presque. Une grotte lissée, froide, humide. Une pierre douce, de l’eau dans des bassins, limpide. Un calme impérial. Et voila, voila, cet homme, qui entre, qui vient, se poser a même la pierre fraiche, troubler le silence, mélanger ses larmes à l’eau dormante. Ses larmes qui tombent, une à une, se suivent, et creusent, imperceptiblement les murs, le sol, de nouveaux caniveaux, de nouveaux canaux, des mini fleuves grondant de sentiments. Et la caverne prend vie, soudainement. Résonne. Pourquoi pleure t il contre la pierre nue ?

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